2018, une année favorable à l’économie et l’emploi malgré un 4e trimestre en demi-teinte

En Provence - Alpes - Côte d’Azur, le 4e trimestre est marqué par une stabilité de l’emploi salarié et une augmentation des Déclarations préalables à l’embauche (DPAE). Le taux de chômage et l’Indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) diminuent.
Fin 2018, tout comme pour le début 2019, le contexte économique international reste pesant mais l’activité nationale et régionale serait soutenue par la demande intérieure des entreprises et des ménages.
Globalement, l’année 2018 a été porteuse pour l’emploi et le marché du travail.

L’emploi tend à se figer

L’emploi salarié ralentit en 2018
Au 4e trimestre 2018, l’emploi salarié se stabilise en Provence - Alpes - Côte d’Azur. Si le secteur privé crée encore près de 1 000 emplois (+ 0,1 %), le secteur public en perd environ 400 (– 0,1 %). Au 31 décembre, la région compte 1 846 100 salariés. En 2018, 13 200 emplois salariés ont ainsi été créés (+ 0,7 %), après + 18 500 en 2017 (+ 1,0 %). L’intérim représente 600 emplois (+ 1,2 %), contre 6 800 un an plus tôt (+ 15,5 %).

Évolution de l’emploi salarié
Données CVS, base 100 au 4ème trimestre 2010
Source : Insee (estimations d’emploi) – Acoss-Urssaf, Dares, Insee (estimations trimestrielles).
Champ : emploi salarié en fin de trimestre.
Note : données provisoires.

En réaffectant chaque intérimaire à son secteur d’activité employeur, l’emploi ne progresse plus dans le tertiaire marchand depuis deux trimestres. Sur l’ensemble de l’année, les besoins de main-d’œuvre ralentissent (+ 0,8 %, après + 1,8 % en 2017). La décélération est particulièrement marquée dans le Commerce (+ 0,2 %, après + 1,4 %), les Transports et entreposage (+ 1,1 %, après + 2,3 %), l’Hébergement-restauration (+ 0,5 %, après + 2,2 %) et les Activités de soutien aux entreprises (+ 2,1 %, après + 4,3 %). L’Information-communication est le seul sous-secteur où la demande de travail accélère (+ 5,1 %, après + 2,9 %). En revanche, celle-ci se contracte dans les Activités financières et d’assurance (– 1,3 %, après une stabilité), les Autres activités de services (– 0,6 %, après – 2,1 %) et les Activités immobilières (– 1,7 %, après – 1,3 %).

Avertissement : Depuis la publication de juillet 2018 portant sur le 1er trimestre 2018, les estimations trimestrielles d’emploi publiées au niveau localisé (région et département) sont étendues à l’ensemble de l’emploi salarié.Sont ainsi ajoutés aux salariés du secteur marchand, ceux du tertiaire non marchand, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs. Les salariés du tertiaire non marchand travaillent dans l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine ou l’action sociale. Parmi eux, 70 % relèvent du secteur public, les autres exercent une activité non marchande dans le privé (soutien scolaire, médecin, etc.).
Par ailleurs, depuis la publication de juillet 2017 portant sur le 1er trimestre 2017, les données sont établies par l’Insee en coproduction avec l’Acoss (champ privé hors intérim) et la Dares (sur l’intérim).
Enfin, l’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du Bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données.

Dans le tertiaire non marchand, le nombre de salariés y compris intérim reste stable au 4e trimestre et ce pour le troisième trimestre consécutif. Il progresse de + 0,3 % sur l’année 2018, après avoir diminué de – 0,2 % en 2017.
Au 4e trimestre, l’emploi y compris intérim dans l’industrie évolue de + 0,1 %, après + 0,3 % au trimestre précédent. Au total en 2018, il se redresse (+ 1,1 %), après une légère baisse en 2017 (– 0,2 %). La croissance redémarre dans le Raffinage ; industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution (+ 2,7 %, après – 1,9 %) et la Fabrication de matériels de transport (+ 0,7 %, après – 4,8 %). Elle accélère dans l’Industrie agroalimentaire (+ 1,9 %, après + 0,5 %) et la Fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de machines (+ 1,1 %, après + 0,5 %). En revanche, elle se stabilise dans la Fabrication d’autres produits industriels (après + 1,2 %).
Dans la construction, les besoins de main-d’œuvre décélèrent fortement : + 1,6 %, après + 4,1 % en 2017. Au 4e trimestre, le nombre de salariés y compris intérim se stabilise (après + 1,1 % au 3e trimestre), alors qu’il ne cessait d’augmenter depuis presque trois ans. Ce coup d’arrêt s’explique par la destruction de 390 emplois intérimaires qui est compensée par la création de 400 emplois hors intérim. Le taux de recours à l’intérim diminue de 0,3 point et atteint 12,7 % fin 2018.

En France métropolitaine, l’emploi salarié progresse de + 0,2 % au 4e trimestre 2018 (après + 0,1 %) soutenu par le secteur privé (+ 0,3 %), tandis que les effectifs se maintiennent dans le secteur public. Malgré cette nouvelle hausse, sa croissance annuelle est divisée par deux par rapport à 2017 (+ 0,6 % en 2018, après + 1,3 %). La baisse de l’emploi intérimaire contribue à ce fort ralentissement (– 3,5 %, après + 17,8 %).

Évolution de l’emploi salarié, avec intérim réaffecté au secteur d’activité employeur, en Provence - Alpes - Côte d’Azur
Données CVS, base 100 au 4ème trimestre 2010
Source : Insee (estimations d’emploi) – Acoss-Urssaf, Dares, Insee (estimations trimestrielles).
Champ : emploi salarié en fin de trimestre.
Note : données provisoires.

Les déclarations d’embauche continuent de progresser
Les Déclarations préalables à l’embauche (DPAE) augmentent de + 1,7 % au dernier trimestre 2018, cependant tous les types de contrats ne sont pas concernés. Les CDI, qui représentent 16 % des déclarations, progressent timidement de + 0,5 % (+ 2,6 % le trimestre précédent). Les contrats en CDD de moins d’un mois évoluent de + 3,0 % et regroupent 67 % des promesses d’embauche. A contrario, ceux de plus d’un mois diminuent de – 2,1 % au 4e trimestre. Sur un an, les DPAE ont évolué de + 3,0 %.
Le secteur de l’Hébergement-restauration est le plus dynamique avec + 3,0 % de ses DPAE par rapport au trimestre précédent. Les Services, qui regroupent 62 % des déclarations, voient ses embauches évoluer de + 2,3 %. Les autres secteurs sont en recul, notamment celui du Commerce (– 3,0 %).
Les entreprises de 50 salariés ou plus sont très dynamiques au 4e trimestre avec une évolution de + 2,5 % par rapport au trimestre précédent. En revanche, les TPE progressent peu (+ 0,8 %), mais elles regroupent 36 % des déclarations et les CDI représentent 20 % de leurs embauches.

Des signaux encourageants sur le marché du travail

Une forte baisse du taux de chômage fin 2018
En Provence - Alpes - Côte d’Azur, le taux de chômage localisé recule de – 0,4 point au 4e trimestre 2018, après une légère hausse de + 0,1 point au 3e trimestre. Il s’établit ainsi à 10,2 % de la population active, son plus bas niveau en huit ans (– 0,2 point par rapport à fin 2017).
Tous les départements sont concernés par ce recul annuel, à l’exception des Hautes-Alpes où le taux de chômage se stabilise (8,4 %). La diminution est la plus marquée (– 0,3 point) dans les Alpes-Maritimes (9,4 %), et elle est semblable à la région (– 0,2 point) dans les Bouches-du-Rhône (10,6 %) et dans le Vaucluse (11,5 %). Elle est la plus modérée (– 0,1 point) dans le Var (9,9 %) et les Alpes-de-Haute-Provence (10,8 %).
En France métropolitaine, le taux de chômage baisse de – 0,3 point au 4e trimestre 2018 et s’établit à 8,5 % de la population active. Sur un an, le repli est plus faible qu’en région (– 0,1 point).

Taux de chômage
Données CVS, en %
Source : Insee – Taux de chômage au sens du BIT (national), taux de chômage localisé (régional).
Note : données trimestrielles provisoires, estimation à +/– 0,3 point près du niveau du taux de chômage national et de son évolution d’un trimestre à l’autre.

Après 10 ans de hausse, la demande d’emploi tend à se stabiliser fin 2018
Au 4e trimestre 2018, Provence - Alpes - Côte d’Azur compte en moyenne 499 500 demandeurs d’emploi inscrits sur les listes de Pôle emploi en catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité), soit 1 000 de plus qu’un an auparavant. Pour le quatrième trimestre consécutif, la croissance annuelle de la demande d’emploi décélère (+ 0,2 %, après + 1,6 % au 3e trimestre 2018).
Pour la première fois en dix ans, la demande d’emploi des hommes recule sur un an (– 0,9 %, après + 0,2 %). Elle continue à augmenter chez les femmes, à un rythme toutefois ralenti (+ 1,3 %, après + 3,1 %). Après deux ans de hausse, elle baisse légèrement chez les moins de 25 ans (– 0,1 %, après + 1,8 %). Elle poursuit sa décélération chez les 50 ans ou plus (+ 2,7 %, après + 3,8 %) et les inscrits depuis un an ou plus (+ 5,6 %, après + 7,6 %). Enfin, la baisse du nombre d’inscrits depuis moins d’un an se renforce (– 4,0 %, après – 2,8 %).
En France métropolitaine, la demande d’emploi enregistre sa première baisse annuelle en dix ans (– 0,3 %, après + 0,6 %). Le nombre d’hommes et de jeunes continue de se replier, à des rythmes plus soutenus qu’en région. Les évolutions pour les femmes, les seniors et par durée d’inscription sont, elles, comparables au niveau régional.

Stabilité annuelle des reprises d’emploi
Au cours du 4e trimestre 2018, plus de 85 400 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A et B ont accédé à un emploi d’un mois ou plus, soit une hausse de + 0,1 % par rapport au 4e trimestre 2017. Sur 12 mois glissants, cela représente près de 376 400 reprises d’emploi (+ 3,5 % par rapport à l’année précédente). Sur la même période, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A et B diminue de – 0,2 %. 16 800 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans ont retrouvé un emploi. Il s’agit de la classe d’âge ayant le plus profité des reprises d’emploi avec un taux de 11 % (7,9 % pour les 25-49 ans et 4,2 % pour les 50 ans et plus). Deux tiers des reprises d’emploi concernent des demandeurs d’emploi avec moins d’un an d’ancienneté.

L’Indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) s’est stabilisé en 2018
Avec une conjoncture économique maintenue telle qu’elle s’établit au 4e trimestre 2018, un demandeur d’emploi de la région resterait, en moyenne, inscrit plus d’un an (368 jours) sur les listes de Pôle emploi, soit 6 jours de moins ce trimestre. Toutefois, l’ICDC régional s’est stabilisé sur un an (– 1 jour). À l’exception des seniors (+ 28 jours) et des hommes (+ 4 jours), les autres catégories de population ont vu leur indicateur s’améliorer sur un an, surtout pour les femmes (– 9 jours) et les jeunes (– 8 jours).
Au niveau des départements, les ICDC des Hautes-Alpes (383 jours) et des Bouches-du-Rhône (372 jours) se sont le plus améliorés, observant chacun une baisse de deux semaines environ sur l’année. Dans les Alpes-Maritimes (340 jours), il se bonifie d’une semaine. En revanche, le Var (366 jours) et les Alpes-de-Haute-Provence (435 jours) ont vu leurs indicateurs se détériorer de deux à trois semaines. Quant au Vaucluse (393 jours), il reste stable en 2018.

L’ICDC est un indicateur conjoncturel proposé par Pôle emploi dans le but de synthétiser l’incidence de la conjoncture économique sur l’état du marché du travail, et les opportunités qu’il offre pour trouver un emploi. Il reproduit le calcul de l’espérance de vie d’une population en évaluant la durée moyenne de chômage d’une cohorte fictive de demandeurs d’emplois qui connaîtraient durant toute la période de chômage les mêmes conditions sur le marché du travail que celles du trimestre considéré.

Zoom sur le marché du travail territorialisé

Un repli du taux de chômage dans la quasi-totalité des zones d’emploi de la région
À l’exception de Briançon (8,5 %) où il augmente légèrement sur un an (+ 0,2 point), le taux de chômage recule dans toutes les zones d’emploi de la région. Le repli est le plus prononcé (– 0,5 point) dans les zones de Menton – Vallée de la Roya (7,8 %), Istres - Martigues (10,3 %) et Arles (11,9 %), qui enregistre fin 2018 son taux le plus bas en presque dix ans. Il est un peu plus modéré (– 0,3 point) dans les zones d’Aix-en-Provence (8,1 %), Draguignan (11,1 %) et Cavaillon - Apt (11,6 %). Dans les autres territoires, la baisse du taux de chômage oscille entre – 0,2 et – 0,1 point, proche de l’évolution régionale.

Évolution du taux de chômage par zone d’emploi en Provence-Alpes-Côte d’Azur entre le 4e trimestre 2017 et le 4e trimestre 2018
Données CVS, évolution annuuelle en point et taux en % au 4e trimestre 2018
Source : Insee – Taux de chômage localisés.
Note : données provisoires.

En France, la demande intérieure porte l’activité économique, face à un faible régime dans la zone euro

Au cours du 4e trimestre 2018, l’environnement international s’est assombri. Le commerce mondial a été pénalisé par le recul des échanges extérieurs chinois lié au renforcement des droits de douanes des États-Unis.

L’activité en zone euro peine fin 2018. Début 2019, des soutiens budgétaires viendraient en renfort et permettraient à l’Italie, en récession technique au deuxième semestre 2018, et à l’Allemagne, touchée par les difficultés du secteur automobile, de retrouver un rythme de croissance positif bien que modéré. L’activité de la zone euro évoluerait alors de + 0,3 % par trimestre.
Au Royaume-Uni, les incertitudes autour du Brexit perdurent ; la croissance se maintiendrait à faible régime voire reculerait en cas de Hard Brexit.
La France, moins exposée aux turbulences du commerce mondial, résiste un peu mieux. La croissance se maintient à + 0,3 % au 4e trimestre et le taux de chômage repart à la baisse.

L’économie française gagnerait un peu de vitesse au 1ersemestre 2019 (+ 0,4 % de croissance par trimestre après + 0,3 % au 4e trimestre 2018). L’investissement des entreprises demeurerait dynamique, surtout dans les services, et les gains de pouvoir d’achat des ménages de fin 2018 et début 2019 soutiendraient la consommation. En revanche, le commerce extérieur pèserait à nouveau légèrement sur la croissance, après d’importantes livraisons aéronautiques. En moyenne annuelle, la croissance pour la France serait de + 1,1 % à mi-2019, après + 1,6 % de croissance pour l’ensemble 2018 (selon la dernière estimation des comptes nationaux trimestriels).

L’économie régionale croît modérément en ce début d’année

À la fin du 1er trimestre 2019, la production industrielle a peu évolué suite à des incidents techniques et à une moindre demande internationale. Alors que les secteurs de la Métallurgie et de l’Industrie agroalimentaire évoluent favorablement, les filières de la Fabrication de matériels de transport, de l’Industrie électronique et de la Chimie marquent ponctuellement le pas. Au final le taux d’utilisation des capacités de production s’établit à 78 % (– 3 points par rapport à décembre 2018) et se situe en deçà de sa moyenne de longue période (82 %).

Dans les services marchands, principale composante de l’économie régionale en termes d’emplois, le niveau des transactions demeure sur des évolutions contenues dues à une demande peu soutenue. Les secteurs du Transport, de l’Hébergement, de la Communication, du Nettoyage industriel et de l’Ingénierie enregistrent des évolutions contrastées.
Avec une demande privée et publique orientée à la hausse, la production dans la construction, plus particulièrement dans le second œuvre, et dans les travaux publics est en progression.
À court terme, seuls la construction et les travaux publics devraient progresser alors que l’industrie et les services marchands devraient faiblement évoluer.

Courbes de tendances d’activité en Provence - Alpes - Côte d’Azur
Moyenne mobile sur 12 mois corrigée des variations saisonnières et des jours ouvrables (Services marchands et Industrie)
Source : Banque de France.

Baisse des demandeurs de délai
Au cours du 1er trimestre 2019 en région, 3 325 entreprises ont demandé un délai à l’Urssaf pour le paiement de leurs cotisations (1,8 % des entreprises). En un an, les demandes ont baissé de – 23 %.
Cette amélioration concerne uniquement les entreprises de moins de 10 salariés (– 34 % sur un an).
Tous les secteurs sont concernés, mais plus particulièrement ceux de la Construction (– 39 %) et de l’Hébergement-restauration (– 36 %).