2e trimestre 2025 : reprise économique et marché du travail en léger rebond

Communiqué n° 64

Points de vigilance

L’économie régionale se redresse timidement
Au 2e trimestre 2025, la croissance en France reste modérée, portée par quelques secteurs comme le tourisme, l’aéronautique ou l’agriculture, tandis que la consommation reste freinée. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la dynamique entrepreneuriale s’améliore : les défaillances d’entreprises se stabilisent après deux ans de hausse, tandis que les créations repartent nettement à la hausse. Côté pouvoir d’achat, les salaires se stabilisent avec une progression limitée sur un an.

Le marché du travail retrouve de l’élan
L’emploi salarié repart à la hausse en Provence-Alpes-Côte d’Azur, après une stagnation début 2025. Le rebond est tiré par le tertiaire marchand, en particulier l’hébergement-restauration et les transports. L’industrie se stabilise et la construction poursuit son recul. Les embauches renouent avec la croissance, portées par les contrats de plus d’un mois et les secteurs de l’administration, du commerce et de l’hébergement-restauration. Le taux de chômage régional reste quasi-stable. La demande d’emploi (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en parcours) recule légèrement, mais ses évolutions sont perturbées par la modification des règles d’actualisation et du régime de sanctions des inscrits à France Travail. Enfin, les offres d’emploi diffusées repartent à la hausse, bien qu’en baisse annuelle.

Situation sociale
Au 2e trimestre 2025, le nombre de foyers allocataires du RSA poursuit sa baisse en région, un recul amorcé depuis 2021 mais qui ralentit. La tendance est générale, sauf dans les Bouches-du-Rhône qui enregistrent leur première hausse en quatre ans. Le nombre de bénéficiaires de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) continue de progresser fortement. La Prime d’activité (PA) est en hausse modérée.

Retour sur la plénière du 30 septembre : la santé en région

En 2021, la santé emploie 152 000 personnes en Provence-Alpes-Côte d’Azur, (6,7 % des salariés), majoritairement des femmes, exerçant dans le privé, et répartis dans 21 professions médicales et paramédicales. Plus souvent en CDD ou à temps partiel, les salariés de la santé cumulent fréquemment une activité non salariée. L’emploi salarié dans la santé est particulièrement présent dans les Hautes-Alpes, avec près d’un emploi salarié sur dix. Dans un contexte de transition écologique, la santé environnementale devient une priorité avec des risques sanitaires liés aux pollutions et un objectif de neutralité carbone. L’éco-conception des soins vise à réduire l’empreinte carbone, limiter la pollution, et tendre vers la sobriété tout en maintenant la qualité des soins. Pourtant, sa mise en pratique nécessite un accompagnement et une adaptation forte des pratiques professionnelles et une montée en compétence soutenue par la formation.

Croissance maintenue, malgré une consommation freinée

En France, la croissance a bien résisté au 2e trimestre (+ 0,3 % après + 0,1 %) et ne décrocherait pas d’ici la fin de l’année (+ 0,3 % au 3e trimestre, puis + 0,2 % au 4e trimestre) : le PIB augmenterait ainsi de + 0,8 % sur toute l’année 2025, mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture). Toutefois, la consommation n’embraye pas : malgré l’inflation modérée (+ 1,2 % sur un an prévu en décembre), les achats sont peu dynamiques et le taux d’épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse.

La dynamique entrepreneuriale se redresse : défaillances en pause, créations en rebond

Les défaillances se stabilisent
Après avoir atteint un point bas historique fin 2021, puis connu une hausse continue, le nombre de défaillances régionales semble se stabiliser en ce milieu d’année 2025. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, près de 6 500 défaillances sont enregistrées sur les douze derniers mois (de juillet 2024 à juin 2025). La hausse des défaillances ralentit nettement depuis le 1er trimestre 2023, passant de + 39 % sur un an à seulement + 1 % au 2e trimestre 2025 (en glissement annuel). Les défaillances sont stables par rapport au 1er trimestre 2025. Au niveau national, la tendance est comparable. En évolution annuelle, après un pic de + 52 % au 1er trimestre 2023, la progression des défaillances ralentit, atteignant + 8 % sur un an au 2e trimestre 2025.

Par secteurs d’activité, pour la première fois depuis la crise sanitaire, les défaillances reculent dans la Construction (- 3 % sur un an), le Commerce (- 2 %) et l’Hébergement et restauration (- 1 %). La baisse se confirme également dans l’Industrie (- 11 %) pour le troisième trimestre consécutif et dans les Transports et entreposage (- 9 %) depuis le début de l’année. La hausse des défaillances ralentit dans les Activités immobilières (+ 18 % sur un an, après + 32 % au 1er trimestre) ainsi que dans les Activités scientifiques et techniques - services administratifs et de soutien (+ 2 %, après + 8 %). La croissance des défaillances semble se stabiliser dans l’Information et la communication (+ 17 %) et dans les activités financières et d’assurance (+ 11 %). En revanche, le nombre de défaillances repart nettement à la hausse dans l’Enseignement, santé humaine, action sociale et Services aux ménages (+ 20 %, après une quasi-stabilité au 1er trimestre).

Le nombre de dépôts de bilan évolue de façon hétérogène dans les départements. La hausse ralentit dans les Bouches-du-Rhône (+ 4 % sur un an, après + 9 % au 1er trimestre), ce département concentrant plus de 40 % des défaillances de la région. Les défaillances reculent dans les Alpes-Maritimes (- 5 %, après + 4 %), se stabilisent dans le Var (après + 6 %) et repartent à la hausse dans le Vaucluse (+ 1 %, après - 4 %). Enfin, elles sont relativement stables dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes.

Les créations d’entreprises augmentent
Au 2e trimestre 2025, les immatriculations de nouvelles entreprises repartent à la hausse (+ 6,4 % par rapport au 1er trimestre 2025, après -1,5 %). 27 900 entreprises sont nouvellement créées en Provence-Alpes-Côte d’Azur dans l’ensemble des secteurs marchands non agricoles. Sur un an, ce nombre est en hausse de + 6,6 %.

Les micro-entrepreneurs, majoritaires dans les immatriculations (67 % des créations), portent la hausse régionale (+ 7,3 % par rapport au 1er trimestre). Les entreprises classiques contribuent également à cette dynamique mais dans une moindre mesure (+ 4,6 %).

En France, les créations d’entreprises au 2e trimestre 2025 suivent la même tendance qu’en région : + 4,3 % par rapport au 1er trimestre, + 2,5 % sur un an. Cette hausse est également portée par les micro-entrepreneurs (+ 5,1 %), avec une contribution positive des entreprises classiques (+ 2,8 %).

Les salaires se stabilisent sur un trimestre
Au 2e trimestre 2025, le salaire moyen par tête (SMPT) mensuel - hors prime de partage de la valeur- se stabilise par rapport au trimestre précédent (+ 0,1 %), aucune revalorisation du Smic n’ayant été appliquée depuis novembre 2024, et s’élève à 2 819 € en région. Sur un an, la hausse du SMPT s’élève à + 1,8 %.

Le salaire moyen par tête (SMPT) : est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les effectifs intérimaires pris en compte pour le calcul du SMPT sont ceux produits par la Dares.

L’emploi salarié rebondit

Au 2e trimestre 2025, l’emploi salarié repart à la hausse en Provence-Alpes-Côte d’Azur, après une stabilisation au trimestre précédent et un recul en fin d’année 2024 : + 0,4 %, soit + 8 800 salariés. La croissance est principalement portée par le secteur privé qui représente les trois quarts de l’emploi salarié total et, dans une moindre mesure, par le secteur public : respectivement + 0,5 % et + 0,3 %, après une stabilité. Après deux trimestres en baisse, l’intérim augmente légèrement : + 0,4 %, après - 1,5 %. Fin juin 2025, la région compte ainsi 2 032 900 salariés, soit + 0,5 % sur un an (+ 9 900 salariés) : + 0,5 % dans le secteur privé et + 0,6 % dans le secteur public.

Évolution de l’emploi salarié
Données CVS, base 100 au 1er trimestre 2015
Source : Insee (estimations d’emploi) – Acoss-Urssaf, Dares, Insee (estimations trimestrielles).
Champ : emploi salarié en fin de trimestre.
Note : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents.

Au 2e trimestre 2025, les effectifs salariés (intérim compris) repartent nettement à la hausse dans le tertiaire marchand qui concentre un emploi salarié sur deux dans la région : + 0,6 % (soit + 6 500 salariés), après - 0,2 % au 1er trimestre et fin 2024. Le rebond est particulièrement vif dans l’Hébergement-restauration (+ 1,7 %, après - 0,3 %) et les Transports et entreposage (+ 1,1 %, après - 0,2 %) et marqué dans les Services aux ménages (+ 0,7 %, après - 0,7 %). Dans les Services de soutien aux entreprises, la croissance accélère (+ 0,6 %, après + 0,3 %). Dans les autres sous-secteurs, elle est plus modérée, comprise entre + 0,2 et + 0,3 %. Seules les Activités immobilières continuent de perdre des effectifs pour le huitième trimestre consécutif (- 0,6 %, après - 0,7 %). Au total, la croissance de l’emploi dans le tertiaire marchand s’élève de + 0,7 % sur un an, soit + 6 900 salariés.

Dans le tertiaire non marchand (intérim compris), qui regroupe un tiers des emploi salariés régionaux, les effectifs progressent de + 0,3 % sur un trimestre (+ 2 100 salariés) et de + 0,7 % sur un an (+ 4 500 salariés), maintenant le rythme observé au 1er trimestre.

Dans l’industrie, les effectifs (intérim compris) se stabilisent, après avoir légèrement progressé au trimestre précédent (+ 0,2 %). Le recul de l’emploi dans la Fabrication d’autres produits industriels (- 0,5 %, après + 0,2 %) est tout juste compensé par la hausse dans l’ensemble des autres sous-secteurs, comme la Fabrication de matériels de transport (+ 0,6 %, après -0,5%) et l’Industrie agroalimentaire (+ 0,4 %, après + 0,6 %). La croissance annuelle industrielle ne cesse ainsi de ralentir et s’établit à + 0,6 % au 2e trimestre (soit + 1 000 salariés).

Enfin, dans la construction, les effectifs (intérim compris) reculent pour le neuvième trimestre consécutif : - 0,5 %, soit – 630 salariés, après - 0,9 %. La croissance est en partie pénalisée par le repli de l’intérim (- 1,8 %, soit - 220 salariés). Par rapport au 2e trimestre 2024, la région compte ainsi 3 000 salariés en moins dans ce secteur, soit - 2,4 %.

Évolution de l’emploi salarié, y compris intérim, en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Données CVS, base 100 au 1er trimestre 2015
Source : Insee (estimations d’emploi) – Acoss-Urssaf, Dares, Insee (estimations trimestrielles).
Champ : emploi salarié en fin de trimestre.
Note : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents.

L’emploi salarié progresse dans l’ensemble des départements de la région. Les augmentations sont soutenues dans les départements alpins : les Alpes-de-Haute-Provence (+ 0,6 % au 2e trimestre 2025, après - 0,7 %), les Alpes-Maritimes (+ 0,6 %, après - 0,1 %) et les Hautes-Alpes (+ 0,5 %, après - 0,8 %). Les hausses sont identiques au niveau régional dans les Bouches-du-Rhône (+ 0,4 %, après + 0,1 %) et le Vaucluse (+ 0,4 %, après - 0,2 %). Seul le Var enregistre une reprise modeste (+ 0,2 %, après - 0,1 %).

En France métropolitaine, l’emploi salarié est en légère hausse au 2e trimestre, après deux trimestres de recul : + 0,2 %, après - 0,1 %. L’emploi privé progresse de + 0,2 % (après - 0,1 %) et l’emploi public de + 0,1 % (après + 0,2 %). Les effectifs intérimaires s’accroissent à nouveau, après neuf trimestres consécutifs de baisse (+ 0,2 %, après - 0,5 %). Sur un an, la croissance de l’emploi salarié national se stabilise, la hausse dans le secteur public (+ 0,4 %) compensant la légère diminution dans le secteur privé (- 0,1 %).

Les embauches renouent avec la croissance au 2e trimestre
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) progressent de + 1 % sur un an, portées par les contrats de plus d’un mois : + 3 % pour les CDI (+ 2 490 DPAE) et + 1 % pour les CDD (+ 1 710 DPAE). En revanche, les embauches d’une durée d’un mois ou moins, qui représentent 66 % des DPAE, restent stables sur un an.
Dans les établissements de 250 salariés ou plus, les embauches progressent de + 4 %, portées uniquement par les CDD, les contrats d’un mois ou moins représentant 76 % des DPAE. Les CDI augmentent dans les établissements de moins de 10 salariés (+ 12 %) et les établissements de 50 à 249 salariés (+ 5 %), mais leur progression ne compense pas la baisse des CDD d’un mois ou moins, entraînant un recul global des DPAE. Dans les entreprises de 10 à 49 salariés, les CDI diminuent (- 6 %) au profit des CDD d’un mois ou moins (+ 7 %).

Parmi les secteurs d’activité, les plus fortes hausses annuelles de déclarations d’embauche concernent les Administrations publiques, la défense, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale (+5 %, soit + 6 950 DPAE), ainsi que l’Information et la communication (+ 5 %, soit + 840 DPAE). Le Commerce enregistre une progression de + 3 % (+ 1 470 DPAE) et l’Hébergement-restauration de + 2 % (+ 3 560 DPAE). Les Services, qui concentrent 64 % des DPAE du 2e trimestre, restent stables. À l’inverse, les embauches reculent dans l’Industrie (- 8 %, soit - 1 270 DPAE) et dans la Construction (- 4 %, soit - 550 DPAE).

A l’échelle départementale, les embauches se concentrent principalement dans les Bouches-du-Rhône (43 % des DPAE), en hausse de + 2 % grâce au tertiaire. Le Vaucluse progresse également de + 2 %, porté par le Commerce et l’Hébergement-restauration, tandis que les Alpes-de-Haute-Provence enregistrent la plus forte hausse (+ 6 %). Les embauches restent stables dans le Var, reculent légèrement dans les Hautes-Alpes (- 1 %) et diminuent dans les Alpes-Maritimes (- 1 %).

Zoom sur l’apprentissage

La progression des entrées en contrat d’apprentissage se poursuit
Au 2e trimestre 2025, 3 500 contrats d’apprentissage débutent en Provence-Alpes-Côte d’Azur dans les secteurs public et privé. Ce nombre augmente de + 11 % sur un an, après + 13 % au 2e trimestre 2024, et ce malgré la réduction des aides financières accordées aux entreprises (voir Avertissement). Fin juin 2025, la région compte 69 100 apprentis, en hausse de + 4 % par rapport au 2e trimestre 2024 (soit + 2 800 bénéficiaires), comme un an plus tôt. Ces augmentations demeurent toutefois bien en-deçà de celles observées les années précédentes.

En France métropolitaine, le nombre d’entrées sur le 2e trimestre 2025 s’accroît sur un an à un rythme moins marqué qu’en région : + 7 %, contre + 14 % l’année précédente. Ainsi, la hausse du nombre de bénéficiaires continue de ralentir : + 3 % sur un an (soit + 27 600 apprentis), contre + 4 % un an plus tôt. Fin juin 2025, le nombre d’apprentis s’élève à 966 000 au niveau national.

Sur un an, au niveau régional, la progression du nombre d’apprentis contribue à près de 30 % des créations d’emploi salarié. Au niveau national, cette hausse a permis de limiter la baisse du nombre d’emplois.

Avertissement : Les entreprises de 250 salariés ou plus ne bénéficient plus de l’aide exceptionnelle pour les contrats signés du 1er janvier au 23 février 2025. C’est aussi le cas pour les entreprises de moins de 250 salariés embauchant des apprentis préparant un diplôme du supérieur.
À partir du 24 février 2025, et quel que soit le niveau de diplôme préparé par l’apprenti, les entreprises de moins de 250 salariés bénéficient d’une aide de 5 000 euros et les entreprises de 250 salariés ou plus d’une aide de 2 000 euros. Ces montants sont inférieurs à ceux des aides en vigueur en 2024.

Contrairement à la demande d’emploi, le taux de chômage n’est pas impacté par les effets de la loi sur le plein emploi

Le taux de chômage reste quasi-stable
Au 2e trimestre 2025, le taux de chômage localisé s’établit à 8,0 % de la population active en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il demeure presque stable sur un trimestre (+ 0,1 point par rapport au 1eer trimestre, comme en début d’année), et augmente légèrement par rapport au 2e trimestre 2024 (+ 0,2 point), date à laquelle il avait atteint son niveau le plus bas calculé depuis plus de trente ans avec la méthode de mesure actuelle (7,8 %).

En France métropolitaine, le taux de chômage au sens du BIT s’élève à 7,3 % de la population active, et se stabilise par rapport au 1er trimestre 2025 (après + 0,2 point). Contrairement à la région, il est supérieur de + 0,6 point à son point bas mesuré en 1982. Sur un an, il s’accroît également de + 0,2 point.

En rythme trimestriel, le taux de chômage est stable dans les départements des Alpes-Maritimes (6,8 %), du Var (7,2 %) et des Bouches-du-Rhône (8,6 %). Il est quasi-stable dans les Alpes-de-Haute-Provence (7,8 %, - 0,1 point) et le Vaucluse (9,8 %, + 0,1 point) et augmente légèrement dans les Hautes-Alpes (6,4 %, + 0,2 point).

Taux de chômage
Données CVS, en %
Source : Insee - Taux de chômage au sens du BIT (national), taux de chômage localisé (régional).
Note : données trimestrielles provisoires, estimation à +/- 0,3 point près du niveai du taux de chômage national et de son évolution d’un trimestre à l’autre.

Demande d’emploi : des évolutions altérées par la modification des règles d’actualisation et l’entrée en vigueur du décret relatif aux sanctions
Depuis le 1er janvier 2025, les statistiques sur la demande d’emploi sont affectées par la mise en œuvre de la loi pour le plein emploi, qui prévoit l’inscription désormais systématique de certains publics à la recherche d’un emploi : les demandeurs et bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA), les jeunes en recherche d’emploi suivis par les missions locales et les personnes en situation de handicap suivies par Cap emploi (voir Encadré). Pour continuer à appréhender les évolutions conjoncturelles du nombre d’inscrits à France Travail, il est nécessaire de neutraliser ce qui relève de ces changements administratifs et d’analyser les indicateurs hors bénéficiaires du RSA et hors jeunes en parcours. Ainsi, jusqu’à la fin de la mise en œuvre de la loi prévue pour le 1er janvier 2027, les analyses sur les inscrits à France Travail portent désormais sur cette série alternative.

Au 2e trimestre 2025, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte en moyenne 391 400 demandeurs d’emploi hors bénéficiaires du RSA et hors jeunes en parcours, inscrits sur les listes de France Travail en catégories A, B, C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en activité réduite ou sans activité). Ce nombre repart légèrement à la baisse : - 0,2 % par rapport au 1er trimestre 2025, soit - 850 inscrits, après + 2,3 %. Sur un an, la demande d’emploi continue de s’élever franchement : + 4,2 %, après + 4,5 %.

En France métropolitaine, en moyenne 4 412 600 demandeurs d’emploi hors bénéficiaires du RSA et hors jeunes en parcours sont inscrits en catégories A, B, C au 2e trimestre 2025. Comme en région, ce nombre recule à nouveau sur un trimestre (- 0,6 %, après + 2,3 %) et poursuit sa hausse annuelle (+ 3,5 %, après +4,3 %).

Toutefois, ces évolutions (régionales comme nationales) sont perturbées au 2e trimestre 2025 par deux facteurs (voir Encadré) : la modification des règles d’actualisation par France Travail qui a un impact à la hausse sur les sorties des catégories A, B, C et donc à la baisse sur le nombre de demandeurs d’emploi ; l’entrée en vigueur en juin 2025 du décret relatif aux sanctions applicables aux inscrits à France Travail en cas de manquement à leurs obligations, qui entraîne une baisse des radiations des listes de France Travail ce mois-ci. Une estimation de l’impact de ces changements a été réalisée par la Dares au niveau national seulement. In fine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C aurait augmenté ce trimestre, et non diminué.

La loi pour le plein emploi influe sur le nombre d’inscrits à France Travail depuis janvier 2025
Depuis janvier 2025, les demandeurs et bénéficiaires du RSA, les jeunes en recherche d’emploi suivis par les missions locales en Contrat d’engagement jeune (CEJ), Accompagnement intensif des jeunes (AIJ) ou en Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea), et les personnes en situation de handicap suivies par Cap emploi sont systématiquement inscrits à France Travail. Pour prendre en compte les situations de ces nouveaux publics, deux nouvelles catégories statistiques ont été créées : la catégorie F pour les personnes les plus éloignées de l’emploi orientées en parcours social et la catégorie G pour les demandeurs et bénéficiaires du RSA en attente d’orientation.

Ainsi, au 2e trimestre 2025, 530 400 personnes sont inscrites sur les listes de France Travail en catégories A, B, C, D, E en Provence-Alpes-Côte d’Azur (données CVS-CJO). Parmi elles, 462 700 sont demandeurs d’emploi en catégories A, B, C : 51 % sont des femmes, 13 % des jeunes de moins de 25 ans, 28 % ont 50 ans ou plus et 42 % sont inscrits depuis un an ou plus. Enfin, 13 600 personnes sont inscrites en catégorie F et 67 100 en catégorie G (données brutes).

Pour analyser les évolutions conjoncturelles, des indicateurs complémentaires sont mis à disposition sur les recommandations du Cnis
Pendant la phase de transition qui durera deux ans pour la France métropolitaine et trois ans pour les Drom, la Dares et France Travail mettent à disposition des indicateurs complémentaires excluant les publics touchés par la réforme pour mieux appréhender les évolutions conjoncturelles du nombre d’inscrits à France Travail. Ces séries hors bénéficiaires du RSA et hors jeunes en parcours, dites « contrefactuelles », sont uniquement disponibles aux niveaux national et régional et ne sont pas construites par âge, sexe et ancienneté d’inscription, ni par département.

Deux facteurs affectent les statistiques d’inscrits à France Travail au 2e trimestre 2025
Au 2e trimestre 2025, les évolutions sont affectées par deux facteurs :

• La modification des règles d’actualisation : Entre janvier et mars 2025, les personnes non indemnisables inscrites à France Travail, tant qu’elles n’avaient pas signé leur contrat d’engagement, étaient comptabilisées en catégorie A jusqu’à la signature de ce contrat. Au 1er trimestre, cela a temporairement augmenté les effectifs en catégorie A et réduit ceux des catégories B et C ainsi que les sorties dans toutes les catégories. Depuis avril 2025, l’actualisation automatique ne concerne plus que les nouvelles inscriptions à France Travail, entraînant entre le 1er et le 2e trimestres une baisse des inscrits en catégorie A et une hausse des effectifs en catégories B et C ainsi que des sorties des catégories A, B et C. Cette évolution a un effet à la baisse sur le nombre d’inscrits en catégories A, B, C au 2e trimestre 2025.
• Le régime de sanctions évolue avec l’entrée en vigueur en juin 2025 du décret relatif aux sanctions applicables aux inscrits à France Travail en cas de manquement à leurs obligations : ces sanctions prennent désormais la forme d’une suspension-remobilisation en amont d’une éventuelle radiation des listes de France Travail, ce qui entraine une baisse des radiations des listes de France Travail en juin 2025.

Au total, sur le champ des séries complémentaires (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en CEJ, AIJ, Pacea), la Dares estime qu’en l’absence de ces deux modifications (actualisation et décret sanctions), l’évolution du nombre d’inscrits au 2e trimestre 2025 au niveau national aurait été de + 0,9 % pour les catégories A, B, C (contre - 0,6 % mesuré en France métropolitaine). Cette estimation n’est pas réalisée par la Dares au niveau régional.

Les publics prioritaires bien représentés parmi les entrants en formation
De janvier à juin 2025, 73,6% de demandeurs d’emploi appartiennent aux publics prioritaires parmi les entrées en formation. En baisse de 1,2 point sur un an, ce taux est directement impacté par la mise en place de la Loi Plein Emploi. Il reste néanmoins élevé et supérieur au poids des publics prioritaires au sein de la demande d’emploi (67,9%). Autrement dit, la formation bénéficie proportionnellement davantage aux publics les plus éloignés de l’emploi.

Parmi les publics prioritaires, la part des demandeurs d’emploi en situation de handicap est la plus faible (10,9%). Les parts des demandeurs d’emploi bénéficiaires du RSA (15,0%) et des seniors de 55 ans et plus (17,9%) sont un peu plus élevées. Le public des moins de 26 ans ayant obtenu un diplôme inférieur à BAC+ 2 atteint un taux de 27,2%. Enfin, les personnes qui ont un diplôme inférieur au BAC représentent plus d’un demandeur d’emploi sur deux (55,8%).

La part des publics prioritaires dans les entrées en formation concerne les personnes en recherche d’emploi qui remplissent le critère « Public prioritaire » au moment de leur entrée en formation (hors CPF autonome). Cet indicateur comprend les Bénéficiaires du RSA, les demandeurs d’emploi en situation de handicap, le public de moins de 26 ans sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur à BAC +2, le public âgé de 55 ans et plus et le public sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au BAC. Il est calculé en cumul année civile.

Baisse annuelle du taux d’accès à l’emploi
De janvier à juin 2025, 36,5 % des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A et B ont accédé à une activité de 78h ou plus dans les six mois en Provence-Alpes-Côte d’Azur, soit une baisse de - 0,7 point par rapport à juin 2024. Ce taux d’accès à l’emploi (TAE) est en recul sur un an dans l’ensemble des départements, sauf pour les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes qui sont stables. Cette diminution est plus marquée dans les Bouches-du-Rhône (- 1,1 point), suivies des Alpes-de-Haute-Provence (-0,7 point), du Var (- 0,5 point) et du Vaucluse (- 0,3 point).

Le TAE des demandeurs d’emploi bénéficiaires du RSA est de 19,9 %. Ils sont sous-représentés dans les accès à l’emploi par rapport à leur poids dans la demande d’emploi catégories A et B (9 %, contre 17 %). Dans le département de Vaucluse, cet écart est encore plus prononcé (10 %, contre 19 %), pour un TAE des demandeurs d’emploi bénéficiaires du RSA de 18,6 %.

Le Taux d’accès à l’emploi (TAE) mesure la part des demandeurs d’emploi en catégorie A ou B sur un mois donné, ayant repris un emploi de 78h ou plus dans les 6 mois suivants, leur permettant de sortir des catégories A ou B. Il est calculé en cumul année civil.

Un volume d’offres d’emploi diffusées par France Travail en hausse au 2e trimestre 2025
Après cinq trimestres consécutifs de baisse, les offres d’emploi diffusées par France Travail affichent une hausse de + 1,8 % au 2e trimestre 2025, même si l’évolution annuelle est en diminution de - 4,6 %. Malgré cette tendance qui fait suite au pic historique de l’année 2023, le nombre d’offres diffusées reste supérieur de 38 % à celui du 2e trimestre 2019, avant la crise sanitaire.

Au 2e trimestre, tous les départements enregistrent une diminution annuelle des offres d’emploi diffusées, à l’exception des Hautes-Alpes, en hausse de + 5,9 %. La baisse est plus prononcée dans les Bouches-du-Rhône (- 6,6 %) et le Vaucluse (- 5,9 %).

Évolution du volume mensuel d’offres diffusées parFrance Travail
Données brutes
Source : France Travail - Offres partenaires

Zoom sur le marché du travail territorialisé

Quasi-stabilité du taux de chômage dans toutes les zones d’emploi de la région, sauf Briançon et Avignon (partie Paca)
La quasi-stabilité du taux de chômage (entre - 0,1 et + 0,1 point) s’observe dans toutes les zones d’emploi de la région, à l’exception de celles de Briançon (5,5 %) et d’Avignon (partie Paca, 11,0 %) où le taux de chômage augmente de + 0,2 point sur un trimestre. Ces deux zones d’emploi ont respectivement le taux le plus bas et le plus élevé de la région depuis plusieurs années.

Évolution du taux de chômage par zone d’emploi de Provence-Alpes-Côte d’Azur entre le 1er trimestre 2025 et le 2e trimestre 2025
Données corrigées des variations saisonnières, évolution trimestrielle en point et taux en % au 2e trimestre 2025
Source : Insee - Taux de chômage localisés.
Note : données provisoires trimestrielles.

Situation sociale

Nouvelle baisse du nombre de foyers bénéficiaires du RSA
Le Revenu de solidarité active (RSA assure aux personnes sans ressources ou aux ressources faibles, un revenu minimum qui varie selon la composition du foyer. Au 2e trimestre 2025, 137 300 foyers sont allocataires du RSA en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce nombre ne cesse de reculer depuis mi-2021, mais sur un rythme bien moins soutenu que les années précédentes depuis quatre trimestres (- 2,1 % sur un an, soit - 2 900 foyers bénéficiaires, après - 2,8 % au 1er trimestre). Cette diminution, qui s’observe dans presque tous les départements de la région, demeure particulièrement prononcée dans le Vaucluse (-14,5 %, comme en début d’année). Seuls les Bouches-du-Rhône enregistrent une hausse du nombre de leurs bénéficiaires, la première depuis début 2021 (+ 0,7 %, après - 0,2 %). Au niveau national, la progression entamée début 2025 se confirme au 2e trimestre, après trois ans de baisse (+ 1,5 % sur un an, après + 0,2 %).

L’Allocation de solidarité spécifique (ASS) est destinée aux demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage et qui justifient d’au moins cinq années d’activité salariée au cours des dix dernières années précédant la rupture de leur contrat de travail. Depuis octobre 2024, le nombre de bénéficiaires de cette prestation augmente en rythme annuel, après presque quatre ans de recul ininterrompu, pour atteindre 21 900 fin mai 2025. La hausse s’élève à + 14,2 % sur un an (après + 10,9 % fin février 2025). Cet accroissement, similaire au niveau national, concerne tous les départements de la région.

Au 2e trimestre 2025, 380 900 foyers perçoivent la Prime d’activité (PA), destinée aux travailleurs aux ressources modestes. Ce nombre continue de s’élever sur un an, mais moins vite qu’en début d’année (+ 1,4 %, après + 3,7 %). Les effectifs sont quasi-stables dans les Hautes-Alpes et les Bouches-du-Rhône et progressent dans tous les autres départements de la région (jusqu’à + 3,5 % dans les Alpes-Maritimes). En France métropolitaine, le rythme de hausse ralentit également ce trimestre (+ 2,3 %, après + 4,4 %).

Évolution du nombre de bénéficiaires des principales prestations sociales en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Données brutes, base 100 à fin décembre 2021
Source : "Cnaf, Allstat FR6 et FR2
Champ : Pour le RSA et la PA, la notion de bénéficiaires renvoie à celle de foyer et non d’individu. Pour l’ASS, elle renvoie à l’individu qui perçoit l’allocation.
Note : Données provisoires. Pour l’ASS, données à fin mai.

Indicateurs avancés

Selon les estimations de la Banque de France, la croissance et l’inflation devraient progresser sur l’année 2025 (respectivement : + 0,7 et + 1 %).
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’activité en août 2025, mois marqué par les congés estivaux, continue de progresser dans les services et le bâtiment et accélère davantage dans l’industrie même si la dynamique varie selon les filières.

Industrie :
Contrairement aux années précédentes, à même date, l’activité industrielle affiche une dynamique annuelle positive, marquée par une progression des cadences dans l’ensemble des branches. Cette hausse s’accompagne de quelques recrutements. Les carnets de commandes sont satisfaisants, nourris par la demande intérieure comme étrangère. Les coûts des matières premières restent stables, hormis dans l’Industrie agroalimentaire. Les grilles tarifaires de vente sont encore stables.
Les trésoreries sont sous tension, en particulier dans les secteurs de la Production de matériel de transport et de la Fabrication d’équipements électriques.

Services :
Comme anticipé le mois dernier, l’activité des Services marchands poursuit sa progression alors même que le niveau des effectifs est en retrait. Les prix augmentent dans l’ensemble. Les trésoreries restent à un niveau correct.
Une légère amélioration de l’activité serait attendue pour le mois de septembre, avec toutefois des inquiétudes liées aux incertitudes politiques et aux mouvements sociaux annoncés.

Bâtiment :
Les professionnels du bâtiment font état d’une stabilité de leur activité au mois d’août 2025, alors qu’une baisse était attendue le mois dernier. Cette bonne orientation conjoncturelle s’accompagne d’un renforcement des effectifs qui devrait ralentir en septembre. Par ailleurs, certains chefs d’entreprises évoquent encore l’allongement des délais de paiement, pénalisant leur niveau de trésorerie. Enfin, l’incertitude politique impacte le moral des professionnels du secteur.
Des recrutements continuent d’être effectués en réponse à la hausse anticipée de l’activité. Les effectifs devraient se stabiliser en septembre.